Le Citelis 12 2648
Article publié en juillet 2014J'écris régulièrement dans les forums que la série 26xx des Citelis 12 n'est qu'une série 38xx avec des girouettes à diodes. Hé bien pas tout à fait et j'avoue ici même avoir commis une erreur en écrivant cela.
Il s'agit bien d'une amélioration continue du Citelis par Irisbus.
Une girouette à diode donne tout de suite un coup de jeune au Citelis Les premiers 38xx, malgré l'essai du 3814 publié
ici, n'étaient pas vraiment au point : nombreuses alarmes liées au filtre à particules ou à la dépollution, pertes de puissance récurrentes, ralentisseur violent, ... La fin de série était déjà une amélioration à ce niveau (le 3847 se comporte bien mieux niveau motorisation que le 3814 par exemple). Il en va de même pour la série 26xx qui existe elle aussi en 2 tranches : la première qui va du 2601 au 2642, qui correspond peu ou prou à la dernière tranche des 38xx avec des girouettes à diodes et la seconde tranche, qui va du 2643 au 2661 (arrivée pour remplacer les bus ayant brûlé au dépôt de Perrache en 2009).
Concernant le physique du véhicule, exceptées les girouettes à diodes, les feux de gabarit à diodes et les feux arrières à diodes aussi, il n'y aucune réelle différence. L'usage de diodes permet une durée de vie allongée des éclairages ainsi qu'une bien meilleure visibilité. Il est bien plus rare de voir un véhicule récent avec des feux arrières éteints ou une girouette mal éclairée (puisque ce sont les diodes qui font office d'éclairage).
De l'arrière, plus aucune ampoule, uniquement des diodes electroluminescentes Au poste de conduite, nous sommes en terrain connu puisqu'aucune différence n'est visible non plus, à part l'ajout de
la commande de trappes de toit. Cela évite aux clients d'ouvrir (ou de ne pas fermer) ces trappes en cas de fortes pluies ou lorsqu'il fait froid. De plus, la commande est asservie à l'usage du chauffage, de la climatisation ou des essuie glaces. En clair, si les trappes sont ouvertes,
elles se referement automatiquement si l'on utilise une de ces fonctions (elles se referment aussi dès la coupure du 24V).
Un autoradio plus récent est aussi proposé avec une bien meilleure réception que ceux proposés sur des véhicules plus anciens. Enfin le boîtier girouette est un Aesys, comme pour toutes les girouettes à diodes.
La dent de scie (autoradio, trappes et girouette)
Au volant,
c'est une sacrée surprise : le moteur est vraiment puissant et, malgré
la boîte Voith à 4 vitesses, le démarrage d'un feu ne prend pas trop de temps (sauf si vous avez la climatisation en route pas temps très chaud). La motorisation est là aussi à
la norme EEV (Enhanced Emissions Véhicle), à cheval entre €5 et €6 puisqu'en plus de respecter la norme €5 sur la réduction de particules, un système SCR (Selective Catalyst Reduction) permet, via l'adjonction d'Adblue,
de réduire les émissions de NoX.
Logo d'Irisbus pour la norme EEV. A côté le haut parleur dédié aux malvoyants. Vraiment agréable, la boîte de vitesses (qui ne permet plus de sélectionner soi-même les rapports, et ceci depuis la fin de série des 38xx) égrène ses rapports en toute souplesse, sans aucun à-coup.
Comme sur tous les véhicules récents, il s'agit d'une boîte
auto-adaptative. En clair : plus vous conduisez souple et plus vos rapports passeront rapidement, permettant une économie notable de carburant.
A ce sujet, la dernière tranche des 26xx, dont fait partie le 2648, dispose d'un économètre vous permttant de connaître votre consommation instantanée et moyenne sur votre journée. Par exemple, sur la plus longue ligne du réseau (la 78 reliant Givors Collège de Bans à la Gare d'Oullins), j'ai pu réaliser un excellent 33,8L/100 pour 156 km de parcours.
33,8 L/100 sur 156 km : mon record ! Pour réussir cela, il faut tout de même conduire
sur une ligne de type périurbaine, un mois de juillet, avec peu d'arrêts et pas de bouchons. Notons tout de même que l'itinéraire traverse les hauteurs d'Oullins, St Genis Laval, Charly et Grigny, il n'est donc pas particulèrement plat. Il doit être possible de réaliser de bien meilleurs scores sur des lignes vraiment planes.
L'avantage de la boîte Voith est aussi sa capacité à
rouler énormément sur l'inertie. En effet elle ne propose quasiment pas de frein de moteur, ce qui permet une vraie souplesse de conduite tout en réduisant la consommation de carburant.
En temps normal, je pense que peut l'on tabler sur une consommation
comprise entre 35 et 40 l/100 (sans climatisation ni chauffage) en adoptant une conduite coulée. Si des collègues arrivent à obtenir un score moins élevé, qu'ils n'hésitent pas à poster sur le forum (et j'aimerais bien avoir aussi les consommations des nouveaux 31xx et leur boîte ZF 6 rapports).
Le satellite droit (la commande boîte n'a plus que 3 boutons) Souvenez-vous, lors du test du 3814,
je me suis beaucoup plaint du ralentisseur des boîtes Voith. Sur les 26xx il a été sensiblement amélioré mais en réalité c'est surtout notre conduite qui doit être changée. Avec une boîte ZF, le ralentisseur est beaucoup plus progressif. Il est possible de ralentir en plusieurs étapes en utilisant à plusieurs reprises le ralentisseur, ce qui permet une grande souplesse.
Avec une boîte Voith, c'est l'inverse qu'il faut faire :
il faut ralentir tard de manière à ne pas avoir à relever le pied de la pédale, cela permer un ralentissement puissant et souple. Une fois que l'on a compris ce principe, on arrive enfin à dompter la bête. Néanmoins on peste toujours pas son déclenchement intempestif à très basse vitesse occasionnant des à-coups désagréables. Un conseil : dans les bouchons (comme sur l'A7 par exemple) à très basse vitesse, coupez-le et remettez-le dès que la circulation redevient fluide.
Pour ce qui est de la visibilité, on est en terrain connu :
une partie du rétro droit est masquée par le haut du parebrise et les essuie glace ne balayent pas assez loin, la visibilité du rétro droit s'en trouve réduite lorsqu'il pleut. Ceci a été corrigé sur les 31xx et 33xx avec un léger décalage de l'essuie glace de droite. Les rétroviseurs extérieurs, la girouette ainsi que le bas des portes sont dégivreants (sur la plupart des véhicules, cela ne fonctionne plus pour les portes), ce qui est très pratique en cas de pluie ou de neige.
Le haut du rétrot droit est toujours masqué par le bas de la girouette. Pour ce qui est des rétros intérieurs, ils permettent toujours de garder un oeil sur l'intérieur du véhicule,
sans aucun angle mort.
Aucun angle mort avec les rétros intérieurs Autre bon point (mais qui ne le restera pas) :
l'amortissement est très correct. Certains pensent qu'Iveco Bus livre des bus à l'amortissement ferme. Je vous confirme que ce n'est pas le cas. Néanmoins on peut remercier
le Grand Lyon et les communes traversées par nos lignes de bus, pour le non entretien des chaussées (mention spéciale aux villes de Charly et Grigny pour des chaussées dignes d'après-guerre avec tranchées, nids de poules et rustines apposées à la vite) et la réduction de la durée de vie des amortisseurs de nos véhicules.
Ajoutons à cela
le fameux concours de ralentisseurs durant lequel chaque ville essaye de battre un record, tant en terme de nombre que de hauteur de ceux-ci. Si nous devions envoyer la facture des dégâts occasionnés (baches de gazole éventrées, porte à faux accrochés, amortisseurs, freins, surconsommation de gazole, arrêts maladie suite aux problèmes de dos,...) sur les bus et conducteurs du réseau TCL au Grand Lyon, ils feraient les gros yeux et trouveraient peut-être une autre astuce pour casser la vitesse (car là, c'est surtout les vertèbres qui sont cassées).
Bref, les amortisseurs s'usent très vite et, arrivés en fin de vie, n'amortissent plus vraiment, d'où la sensation de dureté que l'on ressent au détriment du confort passagers.
Côté chauffage et climatisation, c'est toujours le même système utilisé : une climatisation asservie à la température extérieure et dont
la diffusion d'air n'est pas optimale, surtout à l'arrière. Pour le chauffage, il s'agit toujours d'un système Sphéros (pompe à eau située sur le toit utilisant l'eau de refroidissement du moteur couplé au système de ventilation de la climatisation pour diffuser une température homogène dans le véhicule) couplé à deux aérothèrmes en renfort.
Les différentes commandes du Citélis ConclusionOn peut dire que cette série de véhicule est plutôt bien réalisée. La boîte Voith mérite d'être apprivoisée mais une fois cette étape franchie, on peut réaliser une conduite très souple et confortable. L'intérieur est agréable, la première place à l'avant droite est éclairée par des diodes au lieu des traditionnels néons, pour éviter que l'éclairage ne se réfléchisse dans le parebrise de nuit.
Intérieur du Citelis 2648 Maintenant il ne reste plus qu'à savoir comment ils vont vieillir et si leur entretien leur permettra de rester au niveau où ils sont.
Je tiens à présenter mes excuses pour la qualité des photos mais j'ai dû utiliser un smartphone Samsung Galaxy Core Plus pour les réaliser car la probabilité d'avoir un Citelis 26xx sur la ligne 78 est plutôt faible et je n'ai pas constamment mon appareil photo sur moi :-(
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